C'est fou ça ! Une fois de plus c'est moi qui me prend le sale boulot ! Elle peut pas aller lui donner elle même la paperasse au nouveau CPE ! Un nouveau CPE... J'espère qu'il est pas de mèche avec cette tarée d'Akumu sinon je sens que je vais songer définitivement à me casser d'ici. D'ailleurs, qu'est ce qui me retiens ici ? Les élèves ? Franchement, à part Kyandi, je n'en connais pas beaucoup, enfin je les connais un minimum comme se sont mes élèves mais sinon, j'en sais pas plus ! Il faut dire que beaucoup sont partis pour des raisons qu'on ignorent, le pensionnat a vraiment connu un changement radical.

Bref, en traversant l'établissement pour rejoindre l'administration, je me fais encore siffler par des élèves ce qui me fait lever les yeux au ciel, dans un sens ça peut se comprendre, l'autre femme de l'établissement est une vieille et Akumu je sais pas si on peut vraiment la considérer comme une femme.

De plus, je suis bien habillée aujourd'hui, j'ai enfin réussi à me lever dès du premier coup ce matin ! Petit jupe style écolière avec un collant noir pour ne pas avoir froid et une chemise blanche légèrement ouverte avec une cravate à carreau, y'a de quoi faire tourner des têtes avec mes formes en plus ! Oula, je manque cruellement de modestie aujourd'hui moi j'ai l'impression ! Je ne peux m'empêcher de ricaner doucement à cette remarque et en un rien de temps, me voilà devant la porte du bureau ! Je toque sans hésitation et parle à voix haute...

- Mr Kung ? Je suis la prof de biologie et SVT, j'espère ne pas vous déranger... J'entre !

J'ouvre alors la porte et sourit au nouveau qui est... Un chinois, un peu trop décontracté à mon goût ! Lorsque je réalise que ce gars est vraiment le CPE avec le petit truc en métal où son nom y est inscrit sur son bureau, je tire une tronche des plus blasée puis soupire longuement d'agacement pour ensuite récupérer un sourire normal, histoire d'être agréable un minimum. Mais bon sang, qu'est ce qu'elle à engagé l'autre cinglée encore ?!

D'où, se type... Me dévisage comme ça lui ?! Je ne peux pas m'empêcher de rougir légèrement tout de même... Je n'ai pas l'habitude qu'on me toise de la sorte, même si à mon avis c'était pas en bien pour le coup.

Mais lorsqu'il se met à sourire, je me retrouve complètement déstabilisée, y'a deux secondes il faisait la gueule et là il m'adresse un énorme sourire ? Va falloir m'expliquer, soit il es du genre à avoir des humeurs changeantes soit il a un gros problème ! Je regarde alors ailleurs, fuyant son regard, je n'aime pas ce genre de situation où deux personnes se fixent, c'est pas agréable, surtout quand on se connait pas, c'est d'autant plus gênant.

- Bonjour, non non vous ne me dérangez pas du tout, ce sont les papiers que dois me donner Akumu je suppose.

Il est pas stupide en tout cas, je hoche aimablement la tête puis me permet d'entrer pour de bon en refermant la porte derrière moi et vient me poster devant son bureau. J'y pose ensuite la paperasse et regarde au dessus de lui pour remarquer un poster géant de crevette. Et là, mon visage exprime à son maximum ma suprise, pas que je n'aime pas les crevettes, mais ce truc me rappelle un vieux souvenir assez drôle qui me fait sourire.

En effet, ma fille disait que mes cheveux avaient la couleur des crevettes roses, c'est vrai qu'elle y est semblable, mais quand même être différenciée à un fruit de mer ce n'est pas très flatteur on va pas se le cacher !

- Oui, c'est ça ! Dès votre arrivée elle a décidé de vous ensevelir dans la paperasse, elle désire que ça soit prêt pour le vendredi de la semaine prochaine. Je pense que c'est moi qui viendra vous déposer tout ça comme cette gar- Mme la directrice n'a pas songé à engager une secrétaire.

Suite à cette remarque et à ma langue qui a fourché, je pose ma main sur ma bouche une fois mes paroles terminées, légèrement embarrassée. Je me met à rougir de nouveau et retire ma main pour faire comme si de rien n'était, manquerait plus qu'il l'aime bien, je risquerai de passer un sale quart d'heure si il venait à lui rapporter ma gaffe.

Voilà qu'il rigole, à son rire je rougis autant qu'un coquelicot fleurissant au bon matin. Merde, le pire c'est que je ne sais si i rigole parce qu'il est d'accord au sujet d'Akumu ou si au contraire il est aussi cruel qu'elle et qu'il rit d'avance de la leçon qu'elle va me donner ! Rien que d'imaginer qu'elle va me punir... Brrr, ça me glace le sang...

Lorsqu'il se calme enfin, je serre les poings et je me retrouve complètement déstabilisée pour la seconde fois ! Sauf que j'avais oublié que lorsque je serre le poing gauche, ça me pique au niveau des mutilations à cause de ces foutues pulsions meurtrières foireuse. C'est vrai que ça fait un moment que j'en ai pas eu, mais la dernière fois quand j'ai croisé de nouveau l'autre ordure qui m'a entaillé la poitrine, j'ai eu une subite envie de le réduire en poussière...

- Bon, et bien maintenant que vous venez de vous moquer de notre amie Akumu, il ne reste que deux solutions: soit vous partez comme si de rien n'étais et ce sera ma parole contre la votre, soit....vous prenez cette chaise et vous vous asseyez pour discuter un peu avec moi. Faite votre choix...

Lorsqu'il se met à parler je reviens tout de suite sur terre en oubliant vite se sujet très irritable ! C'est moi ou en faite je suis quasiment forcée de rester ? Parce que honnêtement personne n'ose vraiment prendre le risque de se mettre l'autre cinglée dans le dos, je pense qu'on tient tous à nos vies hein. Du coup, pas le choix.

Je saisi la chaise face à celle du chinois et y pose mes fesses assez rapidement pour lui montrer que j'ai aucune envie de devoir supporter cette mégère. Une fois bien installée je pose mes coudes sur la table et regarde le CPE qui me sourit, Zhen... Kung. Le pauvre il a pas été gâté au niveau de son prénom lui, ça me paraît bien chiant à prononcer, bah, ça sera Mr Kung, c'est plus simple.

- Je n'ai pas vraiment le choix hein ? Personne na envie de se faire prendre un savon cette femme... Bref, Mr Kung, je me nomme Iris Bloody, je viens d'Amérique et suis dans cette établissement depuis un bon bout de temps maintenant. Vous auriez du venir plu tôt, vous auriez connu l'ancienne directrice, Mlle Kokoa qui était ma foi une très bonne amie à moi. Dans un sens on vous a épargné la période complètement tragique de ces lieux avant que l'autre ne se ramène !

Et voilà je me suis encore mise à parler comme un moulin, c'est fou ça, quand je commence j'ai toujours du mal à m'arrêter ! En plus j'ai balancé des trucs que je devais pas forcément dire... Après cette seconde bourde, je soupire et pose mon coude sur la table pour tenir ma tête avec ma main sous mon menton. Oui, je sais, ce n'est pas forcément poli, mais je suis comme ça, il a voulu que je reste, va falloir faire avec maintenant !

- Hum... Désolé, je parle trop. J'ai tendant à m'emporter une fois la parole déclenchée.

Je met met alors à le fixer en me concentrant sur ses yeux, ils sont bleus, comme les miens, sauf que moi ils sont bien plus clair, souvent on disait qu'il avait la couleur bleu des reflets des icebergs, ceux de Mr Kung, il sont plus couleur océan antarctique... Je dirai même la couleur d'une Ajuga reptans Arctic Fox, en court une Ajuga.

Et voilà, encore un blanc ! Bravo Kris d'avoir trop déballé et d'avoir refroidi le nouveau, t'es une championne ! Rien qu'en m'enguelant intérieurement j'ai envie de me faire un bon facepalm bien bien bien violent ! Qu'est ce qu'il va penser... Je dois passer pour une emmerdeuse ou si case trouve je suis d'un annji palpable ? De toute manière j'ai toujours su que les rencontres et moi, ça fait deux ! Sur quatre, j'en ai foiré la moitié ! Celles qui se sont bien passés, ça demandait mes talents en dessins ou mon plaisir pour la musique classique !

Ah, il me dévisage, encore ? Je détourne tout de suite le regard, je n'aime pas qu'on me chope en flagrant délit entrain de comparer des yeux avec des fleurs, je vais passer pour une ecolo rachot après. Dans un certain sans, je suis ecolo, mais pas au point à en être invivable comme certaines personnes. Lorsqu'il se remet correctement sur sa chaise, je relève discrètement mon regard et hausse un sourcil, ça y est, il va le dire de partir parce-que je parle trop, on pari combien ?

- Vous savez Iris, on a toujours le choix, si vous étiez partis, je n'aurais rien dis à cette malade d'Akumu, mais c'est vrai que vous auriez pris un petit risque. Je crois qu'il faut que je me présente a mon tour alors non? Et bien voila, je m'appelle Zhen Kung et je viens d'un petit village vietnamien, mais ça n'a pas d'importance. Et si vous voulez vraiment savoir, j'aurais pu rejoindre l'établissement un peu plus tôt mais j'ai, comment dire, eu des complications...mais j'espère que je ne serais pas non plus totalement exclu du personnel, avec mon statut de petit nouveau. Et, j'aimerais vous demander: qu'est-ce que vous entendez par "période completement tragique"? Si ce n'est pas quelque chose d'indiscret bien sur!!

Maintenant, si il me fait une reproche sur le fait que je parle trop, il sera très mal placé le Viet ! Au moins,  comme il vient de prononcer son prénom, je vais pouvoir l'appeler par celui-ci parce que lui, il s'est pas gênée pour le faire, je veux bien qu'il soit plus haut gradé que moi, mais si il est familié je verrai pas pourquoi moi, je ne pourrai pas. Quoi qu'il en soit, cette question il aurait pu me l'épargner mais dans un autre sens... Il a le droit de savoir. Je prend donc une grande inspiration et mon courage à demain. Me remettant droite sur ma chaise et posant mes poings sur mes cuisses. J'espère une chose: ne pas pleurer.

- Avant qu'Akumu soit là, nous avions une administration en or. La directrice était adorable, le CPE un véritable homme honnête et sage et un concierge fort sympathique. Les éléves aussi, étaient aussi moins dangereux que maintenant et les professeurs étaient bien plus nombreux... Sauf qu'un jour, un des élèves se fit attaquer par une organisation inconnu et on lui infliga une balle dans le torse. Une jeune fille, au nom de Kyandi qui est pourtant monstrueusement fragile à peut l'initiative et à prodigué les soins d'urgence en sacrifiant son sang. Pendant ce temps, les personnes que j'ai cité au début, se sont battus avec les agresseurs...

et merde, je sens déjà la tristesse me monter à la gorge. Les images me reviennent et me glace le sang, cette quantité de rouge, tout ces cadavres et Kokoa que j'ai retrouvé en larmes au sol. C'était si cruel, si sur et si brutal. Tout ces élèves qui ont fuis shikido après ce massacre, et moi qui suis arrivée trop tard, mais suffisamment à temps pour sauver ces deux enfant au bord de la mort dont un ne s'est toujours pas réveillé.

Kokoa était ma seule ami, et elle est partie, tout comme Kaito pour qui j'avais de l'attirance. Je n'ai plus personne ici, mais je ne veux pas partir, Izumo est toujours dans le coma et Kokoa m'a confié Kyandi, je ne dois pas la laisser tomber alors qu'elle est suffisamment mal comme ça. Ça ferait de moi une mauvaise prof... Bref, reprenons.

- Ensuite, tout est parti très vite. Mes collègues sont tombés un par un avec leur adversaire au sol pour ne jamais se relever. Et je suis arrivée juste à temps pour secourir les deux élèves mais je venais de perdre mes uniques amis et j'ai du subir la vue des larmes et du plus grand chagrin de mon amie l'ancienne directrice. Suite à ce drame, elle est partie boire et n'est jamais revenue, Akumu elle... Était la, dès le lendemain.

Voilà, les larmes coulent doucement sur mes joues alors que je m'efforce à sourire. J'essui le plus rapidement possible mes larmes avec mes manches mais en vain... Je n'ai pas l'air ridicule tiens, à sourire du mieux que ne peux alors que mes yeux pleurent. Je pensais pourtant que je n'allais pas pleurer, cette fois, encore...

- J'ai l'air bien pitoyable pour le coup ha-ha! C'est pas génial pour la première rencontre ! Désolé de vous affligé ça Zhen !

Continuant d'essuyer mes larmes encore et encore, je finis par lâcher un petit rire nerveux couper par mes sanglots tout en gardant ce sourire qui devient de plus en plus triste qu'autre chose. Iris, tu fais pitié, voilà.

Graaa, j'ai ud mal à m'arrêter, je suis pas du genre pleurnicharde mais quand je reponse à cette événement je ne peux pas m'empêcher de pleurer à chaude larmes, c'est ridicule bon sang ! Inspirant et expirant fortement et lentement pour me reprendre, je croise le regard désolé et inquiet de Zhen qui me fait rougir tellement que cette tronche le rend mignon !

- Je suis vraiment désolé de vous avoir fais repenser à tout ça, je n'en savais rien. Tenez, essuyez vous les yeux avec ça. Et ne vous excusez pas, après avoir vécu ça, je peux comprendre que l'on réagisse comme ça. Je m'excuse de vous avoir fais pleurer dès la première rencontre, c'est un peu ridicule de ma part.

Il me tend aimablement un paquet de mouchoir où je me permet d'ne prendre un, enfin une preuve qu'il a un coté gentleman même si le reste va pas forcément le sauver hein. Je me mouche alors et jette le papier pour ensuite essuyer une bonne fois pour toute mes larmes avant de récupérer mon sourire. Il est désolé hein ? Je pourrai jouer avec ça moi, histoire qu'il se fasse pardonner, non ? Je crois que je vais bien m'amuser avec lui...

- Ce n'est pas bien grave Zhen ! Vous ne saviez pas, mais souvenez vous que les choses "tragiques" ça ressemblera souvent à ça dans cet établissement !

Haussant un sourcil, je m'appuis sur son bureau en me levant et me penche pour être pile en face de son visage sans faire attention à mon décolleté, je n'y fais jamais gaffe de toute manière alors une fois de plus ou pas, ça changera sûrement rien. Bref, je le toise profondément dans les yeux en essayant de ne pas rougir, chose difficile car il pas dégueulasse le nouveau CPE, le nier serait un mensonge !

Qu'est ce que je vais bien pouvoir lui demander pour qu'il se fasse pardonner, j'avais remarqué qu'il était très joueur déjà... Je pourrai utiliser ce côté de sa personnalité, je pense que oui, je peux faire quelque chose d'intéressant, ah, ça y est, je tiens quelque chose...

- Mais... Il va falloir vous faire pardonner maintenant ! Ce que j'ai versé doit bien faire la même quantité qu'un verre, vous ne croyez pas ?

Je suis un peu sur mes fins de mois dernièrement donc je pense que le message est passée, je n'ai pas envie d'aller me payer un verre avec ce qu'il me reste alors autant profiter de la situation ! Je penche ensuite la tête légèrement sur le côté en lâchant un petit sourire malicieux, histoire de lui faire comprendre qu'il n'est pas le seul joueur ici...

Ah bah voilà ce que je voulais ! Un beau regard de joueur, la pointé de défi qui se fait dans nos regards me fait sourire encore plus. Je pense qu'on va souvent se lancer des défis, mais faudra pas qu'il aille trop loin non plus... Surtout au niveau de la directrice, aucun défi la concernant je tiens à ma peau ! Parce qu'elle à mon avis, elle sera pas joueuse hein, c'est pas du tout son genre à la vielle peau !

- Oui c'est vrai, je dois me faire pardonner en effet. Mais je ne vous paye un verre qu'à une seule condition: vous acceptez le verre ET mon invitation a diner ce soir. J'ai cru comprendre qu'il y avais un resto en ville. Mais attention, il faudra me faire visiter la ville ensuite! A vous de voir maintenant.

Il continue de jouer en plus ? Si on continue comme ça, ça n'en finira jamais ! Mais je refuse de m'avouer vaincu.  C'est moi, qui aura le dernier mot et donc, la dernière décision. Tout de même, retourner à ce restaurant, la dernière fois que j'y suis allée c'était avec mon ami aux cheveux bleus, qui est parti quelques semaines après. C'était une perte bien décevante, on s'entendait tellement bien, il aurait pu avoir quelque chose entre nous, sans doute. Bref... Je secoué légèrement la tête pour sortir de ces pensées !

Je vais devoir lui faire visiter la ville aussi ? Pourquoi pas, après tout ça fait un moment je ne suis pas sortie là bas, la plupart du temps je reste proche de la nature, la ville n'est pas quelque chose que j'affectionne particulièrement, mais accompagnée... À voir !

- C'est d'accord, mais dans ce cas là, vous devrez me ramener une fleur, si vous visez dans le mille en choisissant celle que je préfère, on se reverra peut être encore après ce rendez-vous.

J'aurai pu demander bien des choses, plus coûteuses... Mais une fleur me fait bien plus plaisir que tout le reste et surtout les iris, il n'y a que ça dans mon appartement. Mes parents m'avaient donné ce nom sans se douter que j'allais idolâtrer ses fleurs, même si les roses suivent de prêt. Les iris sont tellement pures et belles, d'une finesse qui est tout simplement splendide. En plus, elles sortent de l'ordinaire, les blanches aux dégradés violets sont mes préférées, elles sont plus belles que celle à la couleur unique. Quand aux roses, c'est le fait qu'elle est des épines, je trouve qu'elles représentent bien les femmes si délicate et douce qui présente tout de même de la résistance se montre comme innaccessible à ceux ne savant pas les manier comme il se doit.

Bref, il est temps de conclure, parce-que si c'est ce soir qu'on sort, le temps que je dompte mes cheveux, vaut mieux que je file maintenant ! Avec leur longueur et leur émis à chaque fois c'est un véritable duel...

- Quoi qu'il en soit... À ce soir donc ? On se fixe ça à 19h30, je m'excuse d'avance si j'ai un peu de retard !

Je tourne les talons et me dirige vers la porte, puis, avant de la fermer, fais un clin d'œil au nouveau CPE. Ce gars, il me plait bien'.