Il faisait beau aujourd'hui, un temps à se prélasser dans le parc au soleil, à courir au milieu des hautes herbes et a attraper les papillons. Un temps idéal pour vivre pleinement. Pourtant, il y avait presque autant d'élèves à l'intérieur qu'à l'extérieur. Les couloirs fourmillaient de personnes qui allaient et venaient, vaquant à leurs occupations. (qui pour la plupart étaient loin d'être saines...)
Au milieu de cette fourmilière, dans la salle d'art plastique, une silhouette était assise. Au beau milieu de la salle. Juste sous un rayon de soleil, qui faisait luire les particules de craies et de poussières, et qui venait se terminer sur son chevalet. La silhouette gesticulait sur le tabouret, semblant presque perdre l'équilibre à chaque mouvement. Dans sa main gauche, un gros pinceau qui pourtant ne portait aucune trace de peinture. De temps en temps cette main se dirigeait vers la toile en un geste brusque et de la bouche de l'artiste sortait un petit gloussement amusé.
Sur le tableau, une petite fourmi tentait désespérement de s'échapper. Ses petites pattes couvertes de peinture rouge collaient à la toile, l'empêchant d'aller aussi vite qu'elle en était capable, le pinceau la repoussant vers le milieu à chaque fois qu'elle voyait le bord s'approcher. Les traces laissés par les pattes de l'insecte formaient un labyrinthe pourpre, dont il ne pouvait s'extraire.
Un gloussement s'échappa une nouvelle fois des lèvres de notre peintre. Petite demoiselle à la chevelure blonde en bataille, elle avait l'air de s'être juste levé. Ses yeux pétillaient de bonheur et son sourire dévoilait deux petites canines blanches. Pour une fois qu'elle n'était pas de mauvaise humeur, il fallait en profiter. Enfin..tant que le jeu l'amuserait le calme sera là. Une fois que la fourmi ne sera plus intéressante...allez savoir ce que deviendra l'oeuvre.