Les créatures qui évoluent dans les bassins savamment illuminés semblent tout droit sorties du monde des rêves. J'observe attentif et un peu perdu dans mon imaginaire le ballet aquatique qui se déroule sous mes yeux.

L'aquarium est vraiment un endroit magnifique. Je ne sais pas pourquoi j'ai attendu autant de temps avant de me décider a le visiter. A vrai dire, je n'ai pas fait grand chose depuis mon arrivée a Shikido. J'ai beaucoup du mal a me faire des amis, et Yuri n'a pas le droit de s'approcher du pensionnat. Les cours m'empêchent de passer mes journées avec lui. Et je me sens terriblement seul sans lui. J'ai beaucoup déprimé depuis mon arrivée, mais je me suis finalement fait une raison. Je suis mieux ici que dans ma vie d'avant. La vie d'Avant. Avec un A majuscule. Avant cette relation, Avant toute cette histoire, Avant que je ne trouve refuge ici. Une vie que j'aimerais pouvoir oublier. J'aimerais avoir le courage d'aborder les autres pensionnaires aussi ... J'ai cru comprendre qu'il y en avait des dangereux, mais c'est difficile de les reconnaître au premier coup d'oeil. J'ai bien Kuro, mon seul ami humain. Il fait parti des "Fou". Même s'il m'a l'air très sain. C'est le seul a qui j'ai pu parler. Enfin, je veux dire, parler sans me sentir mal. Peut être que ça m'aidera a aller vers d'autres gens ...

Je suis a l'aquarium depuis déja deux heures mais je suis incapable de me lasser de ce spectacle. C'est la première fois que je me retrouve dans un endroit ou il y a autant d'animaux réunis. Je ressens la présence de chacun des poissons et autres animaux présents dans l'aquarium. Des milliers. Celà en est totalement dépaysant. J'essaie de me concentrer sur certaines de ses formes de vie, de les comprendre et d'acceder a leurs pensées. Mais la plupart des poissons ont un systeme de pensée trop simpliste pour me permettre d’interagir.

Les pensées relaxantes d'une tortue géante m'apportent un sentiment de plenitude incroyable, bientot troublé par les envies carnassières d'un prédateur. Ainsi donc il y a des requins aussi ? Je les cherche des yeux, déambulant dans l'aquarium, avide d'observer de plus près les pensées de ce tueur des mers. Je n'ai encore jamais eu l'occasion d'en approcher. C'est grisant cette quantité de nouvelles expériences. Je laisse mon empathie s’exercer pleinement, sentant des milliers de présence emplir mes sens et mon esprit.

Je distingue très fortement la présence du requin, elle est plus sauvage, plus complexe et ben plus précise que toutes les autres. Plus violente aussi. Une faim dévorante, le gout du sang, une envie inextinguible de nager au large. Cet animal a soif de sang et de liberté. Je laisse mon instinct me guider jusqu'a une sorte de tunnel. L'eau entoure un passage sur trois cotés,  y compris le "plafond". Un banc est posé au milieu. Je m'y assois et observe avec attention le requin nager au milieu d'autres espèces animales. Puis, je ferme les yeux pour tenter une connexion avec son esprit, perdant ainsi la notion du temps et de tout ce qui m'entoure, y compris les autres visiteurs ...

Perdu dans ma concentration pour atteindre l'esprit du fauve marin je n'ai plus conscience du monde qui m'entoure. Entrer en contact avec l'esprit d'un animal est loin d'être facile. Leurs façon de penser, de réfléchir est très largement guidée par l'instinct et fonctionne totalement différemment de l'esprit humain. C'est pour ça qu'il m'a fallut aussi longtemps avant d'atteindre un tel niveau de conscience avec Yuri. De plus, lorsqu'il s'agit de gros animaux, c'est d'autant plus difficile que leurs esprits sont plus élaborés que les modes de pensée simplistes des petits mammifères et autre animaux minuscules sur lesquels je m'exercent d'habitude.

Cet exercice déja assez ardu est d'autant plus difficile qu'il y a des milliers de conscience animales autour de mois. J'essaie tant bien que mal de repérer et isoler celle du prédateur. Faisant le vide en moi, je prends une grande inspiration et tente une première connexion avec lui. C'est un exercice nouveau pour moi. Je n'ai jamais pénétré les pensée d'un animal plus grands que Yuri.

Je laisse ma conscience spirituelle glisser sur la barrière mentale de l'animal, cherchant une brèche dans laquelle m'engouffrer. Je ressens sa rage d'être enfermé, sa faim de chaire et de sang et cette soif ... Cette soif de liberté affreuse qui tenaille le ventre jusqu'a rendre fou. Je dois rester prudent. Si l'animal a un mental trop puissant, ce serait tout a fait possible qu'il prenne l'ascendant sur moi et que se soit moi qui réagisse a ses pensées, et non l'inverse. A l'instant ou je sens une opportunité d'entrer en contact avec l'esprit de ce requin, la connexion disparait d'un coup.

J'insiste, encore. Et encore. Jusqu'a me rendre compte que je n'ai pas perdu le contact seulement avec le requin. Je ne ressens absolument plus aucune présence autour de moi. C'est comme si ... Comme s'il n'y avait plus d'animaux autour de moi. Comme s'ils avaient tous disparus.

Je rouvre les yeux. La lumière vive bien qu'amoindrie par les eaux bleues me fait mal aux pupillles. Je laisse mon regard redevenir net puis jette un oeil autour de moi.
Il n'y a plus personne dans la pièce. Plus personne a part un jeune homme assis a coté de moi.
Depuis quand est-il la ? Je ne l'ai pas entendu arriver, ni même senti s'asseoir.

Je lance un regard furtif sur l'inconnu. Il est relativement séduisant dans cette lumière bleutée. Très mince, l'air un peu timide, un peu renfrogné, un peu ennuyé même. Je ne peux pas voir ses yeux sans le regarder franchement. Tant pis. Je préfère qu'il ne sache pas que je le regarde. Je me sens déja assez mal a l'aise comme ça.

Je m'éloigne doucement du banc en balbutiant timidement une excuse probablement incompréhensible et m'approche du bassin.
Je place ma main sur la vitre et refermant a nouveau les yeux, j'inspire profondemment et tente de ressentir les vies animales qui m'entourent. Au moins une.

Je murmure :
"Allez ... S'il te plait ... Ne me lâche pas. Pas maintenant ..."
Sans comprendre pourquoi mon pouvoir ne semble plus fonctionner ...

Ma concentration est si intense que je n'ai pas conscience des mouvement de mon compagnon de visite. Enfin, compagnon ... C'est un bien grand mot. Disons, cet inconnu qui s'est retrouvé dans la même pièce et au même moment que moi. Je suis devant le bassin. Je sais qu'il abrite des dizaines de poissons. Je devrais sentir leurs présence. Surtout le requin. Sa conscience est réellement puissante. Je ne comprends pas pourquoi je ne ressens plus rien.

Je sens soudain une pression légère sur mon épaule, accompagnée de quelques mots.

"- Ça va..?
Je... Euh.. Je suis aussi de Shikido et... Je.. Vous paraissez... Perturbé... Alors..."

De surprise et par reflexe je m'écarte plutot violemment. Ou plutot, je le repousse un peu brusquement, malgré la faiblesse de mes muscles due a ma "maladie", et m'éloigne de quelque pas en le fixant d'un regard appeuré, sans réellement le voir, tellement les pensées s'entrechoquent dans mon esprit. Le jeune homme s'est levé et est venu derrière moi. La surprise et la peur affolent mon coeur et me font me sentir mal sur le coup, j'ai chaud, la sueur perle sur mon front a cause de la panique du moment. Je me sens blêmir sans réussir a articuler le moindre mot.

Je n'aime pas que l'on me touche. Surtout lorsque ce sont des inconnus. Le contact physique me mets mal a l'aise. Je ne sais pas comment réagir dans ces cas la. Peut être me suis je trop fait battre auparavant, ou bien peut être est-ce simplement une conséquence de ma peur des gens. Toujours est-il que ce contact, associé a l'angoisse de la perte de mon pouvoir me font passablement perdre mes esprits un court instant.

Je ne sais pas vraiment quel comportement adopter. Après tout, il m'a juste touché. Il se voulais ... rassurant ? Conciliant ? Je ne sais pas. Et puis ... Et puis ... Il a parlé de SHikido ! Comment il a su ? Mon don ne se voit pas ! Qui est-il ?
Je commence a respirer péniblement. Je sens un crise d'angoisse monter. Je dois absolument me calmer, respirer, prendre sur moi et lui dire poliment que je dois m'en aller. Difficilement, les mots sortent de ma bouche et semblent ce mélanger.

"- Je ... Ils ne sont plus la. Comprends pas ... Pourquoi ? Leurs présence. Je ... Shikido ... Oui, mais .. Comment ? Vous ! Je ... Qu'est ce qu'il se passe ? Ne ... Non."

Je me recule un peu plus et me cogne au banc sur lequel je me laisse lourdement tomber.
En temps normal, j'aurais simplement demandé a cet inconnu de ne pas me toucher avant de retourner a ma contemplation. Mais la perte momentannée de mes dons me bloque dans un isolement que je n'avais jamais vraiment connu. D'habitude ... D'habitude, j'ai toujours une presence animale autour de moi. Je sens toujours que je ne suis pa seul. C'est une connexion a laquelle j'ai pris gout et dont je ne peux plus me passer. Me sentir coupé de tout ça, subitement est effroyablement angoissant. C'est comme si je me retrouvait seul, coupé de tout, isolé du monde, une sensation opressante.

Je tente de reprendre mon souffle en retenant tant bien que mal mes larmes. De frayeur, de surprise, de chagrin. Un petit peu tout ça mélangé. Je respire aussi profondemment que je le peux et lève les yeux brievement vers le jeune inconnu.

Il me regarde, visiblement effaré par ma réaction. Trop pris par l'inquiétude et la surprise, trop occupé a calmé mon esprit effrayé, je n'ai pas fait attention a lui. Et pourtant ... Pourtant, ce jeune homme est très séduisant. Son visage est étincelant. Il semble jeune, de mon age, et a une beauté rare. Ses yeux d'un bleux profond, son regard qui se veux rassurant et empreint de bonté,  me font l'effet d'un calmant et je me sens revenir un peu. Sa chevelure bleutée encadre parfaitement le tout, de façon harmonieuse. Je balbutie alors :

"- Je ... Je suis désolé. Je suis un peu ... bouleversé. Excusez moi. J'ai été surpris, je ne vous ai pas entendu arriver."

Le jeune homme me lance un regard du genre de ceux qui fait chavirer le coeur de tous les garçons qui aiment les garçons. Accompagné d'un petit sourire tellement craquant que je me sens presque rougir. Je l'entends me répondre :

"- C'est rien, je comprends !
Je sais que tu viens de Shikido car je.. J'ai ressenti ton pouvoir... Et le mien, c'est d'annuler celui des autres... Alors désolé si tu n'as plus ton don pour le moment..."

Je reste muet de stupeur. Ainsi donc, c'est ce bel inconnu qui est responsable de la perte de mes pouvoirs ? C'est lui qui cause ce silence presque assourdissant dans mes pensées ? Je suis un peu abasourdi, je ne sais pas trop si je peux avoir confiance en lui. Sans mon don, sans ma capacité a percevoir les pensées et les présences animales autour de moi ... Je n'ai plus rien. Ce don est une partie de moi, il fait partie intégrante de mon être ... Comment peut-il me l'oter ainsi ? Est-ce qu'on priverait quelqu'un d'un de ses membres ? Est-ce qu'on retirerais son imagination a un enfant ?

Cette situation est réellement perturbante. Pourtant ... pourtant en prononçant ses mots, je vois dans le regard du jeune homme une profonde detresse, teintée de tristesse ... Peut être est-il victime de son don ... Il ne dois pas réussir a se faire beaucoup d'amis a SHikido ... S'il annule les dons des autres, les pensionnaires doivent fuir sa présence ... Nos dons, c'est un peu notre identité au final.

Et puis ... Et puis, je dois avouer qu'une fois passées la surprise, l'inquiétude, l'incompréhension et la panique, ne plus percevoir les animaux autour de moi a un coté presque ... presque reposant ... C'est vrai qu'habituellement je suis tellement absorbés par mes compagnons animaux que je perds souvent pieds avec la réalité. Et qu'il ne se passe pas un instant sans que je ressente une présence.  Je n'aime pas la solitude, mais après des années et des années a n'être jamais totalement seul ... Cette sensation me fait l'effet d'un cookie nougatine-caramel trempée dans un verre de lait chaud a la guimauve.

Je le regarde plus en détail, il a fermé ses jolis yeux, quel dommage. Il a la mine concentré, visiblement c'est un gros effort car je vois quelques gouttes de sueur perlé sur son front, légerement plissé. Cela lui donne l'air d'un petit garçon très concentré et le rends encore plus mignon. Mais que m'arrive t'il ? Pourquoi donc ai je envie d'en connaitre plus sur lui ? Moi qui n'ai jamais vraiment voulu aller vers les gens par peur du rejet, par timidité ou par honte ... Pourquoi lui ?  

Soudain, je ressens quelque présence animale autour de moi, mais seulement quelques unes. Les ondes sauvages du squale qui est juste a coté, mais aussi celle d'un animal que je n'ai pas encore vu, un énorme poisson qui semble flotter et enfin, celles, très appaisante de la Tortue géante croisée un peu plus tot. Un sourire viens éclairer mon visage. C'est si bon de se sentir a nouveau complet. Même si ... Même si je sens bien que je ne suis pas a mon plein potentiel. Mon pouvoir ne filtre que les présence les plus fortes et les plus intenses.
Il rouvre les yeux, sans perdre son air très concentré et me dit :

"- Est-ce que ton pouvoir remarche ?"
"- Hooow ... Oui, je ... Je sens quelque présence. Je ... J'ai le don de ressentir les présences animales autour de moi, et de comprendre leurs pensée, maême si je ne peux pas communiquer avec eux. Seulement, la, c'est comme ci mon don était bridé ... Comme si quelque chose m'empêchait de l'utiliser pleinement"

Je me lève et me mets devant lui, hésitant. Je le vois me fixer, l'air presque ... presque inquiet. Alors, tout tremblant et ne comprenant pas pourquoi ce geste me viens spontannément, moi qui redoute autant le contact humain, je m'approche de lui et le serre dans mes bras en murmurant simplement :

"- Merci ..."

Avant de me reculer tout aussi précipitemment, soudain très mal a l'aise.

"- De rien ..."

Le jeune homme me regarde avec ses grands yeux bleux remplis de larmes. Je me sens mal ... C'est de ma faute ? Je ... Je l'ai fait pleurer ? Ce geste aussi soudain qu'innatendu de ma part était-il malvenu ? Pourtant j'ai bien senti ... Son coeur battait tout aussi fort que le mien, j'ai meme cru sentir brievement une étreinte de sa part avant que je ne m'éloigne précipitemment. Je ne sais plus tellement ce que je dois dire ou faire. Je me sens rougir et baisse le regard un peu penaud, m'apprêtant a bafouiller des excuses maladroite lorsqu'il me dit :

"- Dé-désolé. Je ne suis plus habitué à ... Ce genre de choses ..."

Ce ... genre de choses ? Fait-il allusion aux marques d'affections ? Ou bien au faitque se soit un inconnu qui le fasse ? Il a l'air si vulnérable ... Je sens en lui tellement de douleur, de tristesse ... Ce jeune homme doit se sentir vraiment seul au quotidien pour qu'un calin aussi maladroit le mette dans un tel état. J'ai ... J'ai envie de faire un effort pour lui. De l'écouter, de lui parler, de l'aider a se sentir mieux. Je ne suis pas très a l'aise, mais lorsque je sens une personne dans le besoin, je ne peux m'empêcher de vouloir l'aider. Timidement, doucement, pour ne pas le brusquer, et me montrer moins maladroit que précédemment, je lui prends la main et la presse doucement, l'entrainant au bac sur lequel je m'asseois, attendant qu'il en fasse autant. Sans lui lacher la main, que je sens toute froide dans la mienne je commence a lui parler, ne pouvant empecher le rouge de me monter aux joues jusqu'a devenir écarlate.

"- Oublies ton pouvoir. Si tu reste prés de moi ... J'arriverais a gérer de ne plus pouvoir utiliser le mien. Je ... Je ne veux juste pas me retrouver tout seul. Je m'excuse aussi ... Je n'aurais pas du te prendre dans mes bras ..."

A cet instant je me sens de nouveau piquer un fard et serre un peu plus sa main, posée sur ma cuisse, dans la mienne, presque sans m'en rendre compte.

"- Je ... Je m'apelle Sly."

Je respire pour me calmer. Parler a un inconnu n'est pas si dificille. Et puis ce garçon a l'air tout aussi malheureux, si ce n'est plus, que moi. Je peux être la pour lui, s'il le veux. A cette seconde, rien d'autre n'existe que cette âme blessée qui a besoin d'aide, rien d'autre n'a d'importance que de chasser du coeur de ce jeune homme toute la tristesse qui s'y est logée ...

Quelques seconde s'egrennent dans le silence, laissant le son de ma voix retomber après la révélation de mon patronyme au jeune homme, toujours inconnu sans tout a fait l'être encore, qui est assis a coté de moi, sa main glissée dans la mienne. Seulement quelques petites secondes qui me semblent durer une éternité, durant laquelle mes yeux détaillent le visage du jeune homme, avides de graver dans ma mémoire le souvenir de cet éphèbe que je pourrais ne jamais revoir.
Il se tourne dans ma direction, fichant ses yeux d'un bleu puissant dans les miens, liant nos regards dans une symbiose visuelle. Pourtant, je ne décèle aucune expression dans ce dernier. Tout est vide ... Comme si une immense lassitude pour tout ce qui est avait peu a peu envahi son coeur, dessechant son âme et rendant son regard inexpressif.

"- Mitsuki Kyoya ..."

Son nom. Son prénom. Son idendité légale. Seulement deux petits amas de lettres qui nous définissent aux yeux de la loi. Deux petit éclats de voix qui m'offre l'opportunité d'intéragir dans sa vie.
Je reste cependant perplexe. Ce jeune homme ... Mitsuki ... Qui il y a encore quelque minutes semblait si troublé par mon étreinte, qui semblait si réceptif il y a quelques instants ... A maintenant l'air éteint et ennuyé. Sa voix est monotone, sans éclats, sans intonations, linéaire. Est-ce moi qui l'ennuie ?

"- Merci ..."

Comme pour contredire mes pensée, un nouveau mot prononcé. Toujours sur le même ton. Simple politesse ? Je ne sais quoi penser pour le coup. Je suis un peu déboussolé par son attitude. Pourtant, sa main est toujours dans la mienne, elle la serre même de temps en temps, quelque micro seconde avant de se re-détendre, inerte. Ses yeux sont toujours profondemment ancrés dans les miens. Son attitude paradoxale me laisse indécis sur la conduite que je doit tenir envers lui.

"- Dis ... Tu sais ... Moi j'ai bien aimé, quand tu m'as pris dans tes bras."

A ces mots, mon coeur s'emballe un instant, faisant monter le rouge a mes joue. Je ne tiens plus et détache mon regard du sien, baissant les yeux sur nos mains. J'ai un instant de recul,, très léger, mais je lache sa main, toujours posée sur ma cuisse. Son contact me manque instantannémment, laissant un grand vide au creux de ma paume, sur le bout de mes doigts ...
Je lui reprends, espérant qu'il n'aura pas remarqué ce bref instant de confusion.
Timidement, d'une voix légère je murmure :

"- Je ... J'ai beaucoup aimé aussi. Mais je n'ai pas l'habitude ...
J'ai ... J'ai un peu de mal avec ... ce genre de contacts ..."

Ma main presse la sienne, espérant très fort que cette déclaration n'abrègeras pas inopinnément notre rencontres et cet instant privilégié dans cet univers magique qui nous entoure.
Je ne ressens toujours pas la présence des animaux. Surement que mon calin lui aura fait perdre le fil de sa concentration, mais je m'en moque. Il est la, je ne suis pas tout seul, je n'ai besoin de rien d'autre pour le moment.

Relevant la tête, je ne peux m'empecher de lui offrir un sourire sincère.

"- Veux tu que l'on soit amis ? Les gens de Shikido m'intimident un peu, je suis souvent tout seul."