L’humiliation...c'est tout ce que ressentait le prisonnier. Il n'était pas vraiment prisonnier à vrai dire, mais on pouvait voir qu'on le retenait de force. Il était dans une cellule, attendant que les gardes viennent le chercher pour le châtiment. Cependant, il n'était pas libre dans sa "cage". En effet, on lui avait administré une sorte de liquide qui annulait ses pouvoirs et qui l'étourdissait grandement. Il avait aussi des menottes, attachées à la grille qui servait de porte, histoire qu'il n’essaie pas d'utiliser la chaîne des entraves comme arme. Il avait aussi une sorte de muselière, faites de cuir noir, qui l'empêchait de parler. Ses yeux rouges vifs fixaient le sol avec rage tandis que dans sa tête, toutes sortes d'images passaient. Il avait appris, quelques heures plus tôt, qu'il se trouvait à l'endroit qu'il avait fui quelques semaines, mois, jours plus tôt, il ne savait plus du temps. Le pensionnat Shikido. Il avait tenté de partir, de s'éloigner de ces fous qui peuplaient l'école/prison, en vain.

On l'avait capturé si facilement: un bon coup à la tête et hop, injection et menottes avaient suivis. Il tira un peu sur la chaîne, la nostalgie emplissant sa tête. Il avait vécu un moment ici, mais il avait envie de disparaître de cet endroit horrible, un endroit empestant la haine et la douleur. Il leva les yeux vers la fenêtre, hors de sa cellule. La pluie tombait comme jamais, des éclairs retentissaient, éclairant par passage les nuages sombres. Il aurait voulu être dans sa planque et non pas dans une vieille cellule. Maintenant qu'il avait fui, et après ce qu'il avait fait à l'extérieur, il serait probablement classé en sanguinaire. Bon, il avait tué des gens, beaucoup même, mais c'était pour survivre. Alors qu'il était toujours dans ses pensées, il entendit les éclats de voix et les bruits de pas venant vers lui. Il regarda dans la direction de ces voix et vit deux hommes, masqués et armés de sabres, qui semblaient assez puissants. Ils ouvrirent la cellule et le poussèrent en avant.

Bon...il ne pourrait pas les prendre par derrière...dommage. Ils l’amenèrent ainsi jusque dans la cour, le poussant visiblement vers le pensionnat. On dirait qu'il allait avoir droit à un sermon de la directrice...dommage...pour les gardes. Lors d'une poussée, Kuro tomba par terre et essaya de se relever. Lorsque l'un des deux hommes l'attrapa par le collet, l'ancien élève envoya sa tête vers l'arrière, sonnant celui qui avait eu la stupidité de tomber dans son piège. Il se retourna et lui envoya ensuite son genou en plein sur le visage, le masque de bois se fissurant. Le deuxième, par contre, était prêt. Le jeune Futashi commença à courir vers les arbres de la forêt quand soudain, une chaîne s'enroula autour de sa gorge. Ne pouvant pas parler ni hurler, un bruit étranglé sortit, tandis que le soldat tirait sur la chaîne. Le rebelle fut traîné sur le sol boueux, sans défense, jusqu'à ce qu'il arrive devant le garde. Le deuxième se releva et frappa trois fois avec son talon le ventre de Kuro, pour s'assurer qu'il ne ferait pas le con.

Ils le levèrent ensuite ensemble. Et le traînèrent dans le bâtiment, le jeune trop épuisé pour tenir debout. Il arriva finalement devant une porte métallique et l'un des deux grands cogna. Celui avec le masque fissuré ouvrit la porte lorsque la directrice leur cria d'entrer. Les "chiens de gardes" posèrent Futashi sur la chaîne, face au bureau, et enlevèrent la muselière, lui permettant de parler. L'un d'eux, celui qui avait été blessé, envoya une bonne gifle au visage de l'élève pour le réveiller. Celui-ci reprit un peu conscience et regarda la maîtresse des lieux, Akumu. Il l'avait vu quelques fois dans le pensionnat auparavant: elle lui avait toujours flanqué une trouille énorme. Maintenant, il était un peu plus calme, même s'il se doutait qu'il allait avoir des conséquences.

-Je vous ai manqué?

Évidement, son ton était sarcastique, avec un sourire un peu...étrange. Il n'aimait pas particulièrement se retrouver devant cette femme, qui massait sa tronçonneuse comme un trésor, et qui semblait contrôler tous ceux qui vivaient dans ces lieux. Bref, il avait juste envie de partir de là au plus vite!

Après lui avoir demandé s'il lui avait manqué, Kuro vit le sourire de la directrice: un sourire de prédateur. Bien, elle savait comment faire peur aux élèves et même s'il avait moins peur, le sanguinaire gardait un certain souvenir du regard perçant de la femme à la scie à chaîne. Elle lui déclara qu'elle ne voulait pas avoir de problème avec le gouvernement et que c'était la seule raison de son retour. Bon, le reste avait été vite, très vite même. Et ça avait été tout aussi violent. Kuro venait à peine d'entrer dans le bureau et la directrice grondait déjà les gardes pour leur violence. Mais elle dût elle même faire preuve de violence en éclatant le crâne du malheureux, étendu sur le sol, le crâne percé par le talon de la femme sauvage.

Mais le "pion" avait eu raison de le frapper: il avait failli fuir et en plus, il aurait très bien pu utiliser son pouvoir pour cracher une lame avec sa bouche, même si ça aurait été difficile. L'autre, assez lâche, partit sans demander son reste, n'emportant même pas le cadavre de son ami, ou plutôt de son collège. L'élève regarda le cadavre avec un sourire: il avait l'intention de se venger après l'entretien, mais c'était déjà fait. Elle lui offrait offrait presque une fleur, c'était trop chou. Mais maintenant, elle lui posait la question cruciale: pourquoi avait-il fui? Il sourit et leva la tête en l'air, semblant réfléchir. En fait, il choisissait bien ses mots pour parler, il n'avait pas envie d'être décapité, pas maintenant. Il se doutait bien que la traiter de maniaque ne servirait à rien alors il décida de bien choisir ses mots. Il haussa les épaules et parla.

-On peut dire que je ne veux pas être pris avec des maniaques qui planifie des coups d'État. Surtout que nous ne m'inspirez pas franchement confiance. Bon, à vous de répondre à ma question: vous allez me faire quoi?

Il venait de poser la question avec un ton sarcastique, se doutant qu'elle ne lui offrirait pas un très bon sort pour ce qu'il avait fait. Il attendit la réponse avec impatience, sifflotant en attendant.

-Quel dommage, vous n'êtes pas si informée...je vous laisse le suspens.

C'est tout ce qu'avait à dire Kuro. En fait, il n'avait pas envie de se lancer dans une grande discussion avec la directrice à propos des cafards qui peuplaient le bâtiment. Surtout après le choc mental qu'il venait de se prendre, il n'avait pas vraiment envie de rester là, à se faire interroger. Du sang coulait déjà de ses oreilles tandis qu'il observait la directrice, ce qui ne présageait rien de bon. Depuis qu'il avait de nouveaux pouvoirs, il était plus puissant, mais il ne pouvait résister à la force de la boss des lieux. Elle voulait ses réponses, mais après tant de temps, Kuro avait changé: il ne se mêlerait pas de ces choses. D'un mouvement, il fit apparaître son épée dans ses mains et éclata la chaîne qui reliait les deux menottes. Il planta son épée dans le sol, ignorant la femme sauvage, et attrapa les clés sur le cadavres. Il se libéra des menottes, laissant tomber les morceaux de métal au sol, et fit disparaître son épée. Il se tourna vers la dirlo et dit, avec un peu de rudesse.

-Vous m'enverrez la liste de mes punitions dans ma chambre. Je me souviens de son emplacement, ne vous inquiétez pas. Maintenant, si vous le permettez, je m'en vais.

Il ouvrit la porte d'un mouvement et referma derrière lui, laissant la directrice penser à ce qu'il avait dit. Il allait maintenant se rendre dans sa chambre, histoire de se reposer: il était épuisé par le voyage et les gardes l'avaient malmené.