Tandis que les étoiles ornaient le ciel lugubre de la nuit tombante, j’essayais tant bien que mal, à l’aide d’une roche, de défoncer la porte de ma chambre. À cette heure-ci, j’espérais que tous étaient endormis car le son que je produisais était plutôt strident. Cependant, rien ne pouvait m’arrêter, j’étais trop furieuse pour cela. J’aurai bien passé par la fenêtre, seulement, le foutu personnel de cet établissement a pris soin d’installer un grillage de fer devant l’issue qui aurait été le plus sage d’emprunter. La porte étant refermée à clé, je n’avais pas d’autre choix que de lui asséner des coups de toutes sortes. Ma rage grandissant de plus en plus à chaque instant, j’étais remplie d’adrénaline.

Carburant toujours autant d’énergie, cela faisait une bonne trentaine de minutes que je fournissais de violents coups au seul objet qui me séparait de mon but. La porte regroupait désormais ma signature, une immense poque située sur le côté gauche. Même si une cuisante douleur fit son apparition sur mon épaule ainsi que sur mon bras entier, je ne m’en préoccupai guère. La seule chose qui m’importait, vous l’aurez deviné, c’était de sortir de cette chambre maudite.

C’est seulement vers deux heures et demie que la porte céda sous mes coups qui étaient montés en aplomb à une vitesse fulgurante. Celle-ci produisit une immense cacophonie lors de son fracas au sol. Épuisée, je laissais tomber la pierre sur le plancher. Je pouvais dorénavant souffler. Ça leur apprendra à ses fils de pu*** pensais-je. Ils n’avaient qu’à ne pas m’enfermé. Moi qui faisais d’immenses efforts afin d’être à l’heure en classe, je ne méritais pas ce sort immonde. Une fois après avoir calmé ma rage, je finis par arpenter les couloirs de nature sinistres. Déjà qu’à l’aurore, ceux-ci n’étaient pas rassurants, la nuit, c’était pire. La porte principale étant impossible à déverrouiller sans arme, je dus passer par le cabinet des toilettes afin de finalement trouver l’air frais que je recherchais par la petite fenêtre du sanitaire. Toujours en faisant attention à ne pas tomber sur un individu quelconque, j’accélérais la démarche. Une fois évadé de cet horrible lieu, je respirais à pleines narines l’oxygène pur qui m’était donné. À cet instant précis, une soudaine joie m’envahit. Je n’avais pas ressenti ce sentiment depuis un bon moment déjà ce qui me fit du bien. Décidant de quitter l’enceinte de la prison par un trou dans le grillage bariolé, je me mis en marche ne sachant pas ma destination…

Suite à plusieurs minutes, je me retrouvais à être confortablement installée sur d’immenses falaises. Seul le bruit du vent brisait le calme et la sérénité que je retrouvais dans ces lieux. Pour rien au monde, je n’avais envie d’être dérangée. M’abandonnant au pied d’un conifère je fermai les yeux une sensation de bien-être m’entourant. Subitement, un bruit suspect me fit sortir de ma zone de confort. Sur mes gardes, je me redressais sur mes jambes, prête à activer mon pouvoir. En cet même instant, je pus distinguer une silhouette, cependant, je ne saurais dire à quoi elle était associée. Peut-être avais-je halluciné?

Spoiler:

Non. Je ne n’hallucinais pas. Pour le nombre de fois que je clignais des yeux et me pinçai pour vraiment savoir si je rêvais, la silhouette étrange ne disparaissait pas comme je l’espérais. Moi qui ne voulais pas être dérangée, c’était raté. Sur mes gardes, je plissai les yeux afin de mieux distingué la personne qui se trouvait devant moi. Le seul truc que j’espérais, c’était ne pas avoir été suivi car je vous garantis que si c’était le cas, cette étrange silhouette allait voir de quel bois je me chauffe…


Jaugeant toujours du regard l’ombre devant moi, je décidai de m’approcher un minimum de manière à apercevoir le visage qui se faisait discret… Ou devrais-je dire les visages? Deux personnes, une fille et un garçon me regardaient de la même manière. Je devais avouer qu’ils se ressemblaient vaguement. N’étant pas certaine de leurs intentions, malgré leurs visages innocents, j’étais prête à activer mon pouvoir en tout temps. Toisant les deux jeunes gens d’un regard menacent, je n’avais pas très envie qu’ils préviennent du renfort afin de me ramener dans ce pensionnat de merde. Me décidant à débuter la conversation afin de rendre la situation moins mal aisante, j’essayais de prendre un ton plus amical qu’a l’habitude… ce qui, à mon égard, avait presque fonctionné.


-Vous foutez quoi ici? Vous m’espionnez?


Je n’avais certes, pas été très gentille et encore moins douce comme je le voulais, cependant, je préférais ne pas trop vendre ma confiance à des inconnus, d'autant plus que la colère qui avait surgit plus tôt était encore présente...

- Excusez moi mademoiselle ! C'est que... J'avais entendu un bruit assez violent, j'ai cru qu'une personne malsaine qui en voulait à notre dortoir ou une bête c'était infiltré, j'ai préféré donc suivre le bruit histoire de me rassurer et de dormir l'esprit tranquille. Comme un enlèvement a failli avoir lieu récemment... C'était juste... Au cas où...

Je restais perplexe à ces explications et toisais toujours les deux jeunes gens du même regard septique. Aux premiers abords, ceux-ci n’avaient pas l’air bien malfaisant comme je l’avais remarqué plus tôt, cependant, je ne voulais pas faire de conclusions hâtives concernant leurs intentions, pour cause, je restais sur mes gardes. Finalement, le ‘’coincé’’ reprit la parole.

-Désolé de vous avoir énervé je ne cherchais pas du tout à vous suivre !

-Ça, ça reste à voir marmonnais-je en plissant les yeux.

Jaugeant le jeune garçon, j’inspectais tous les gestes qu’il faisait ainsi que ceux de la demoiselle apparemment endormie sur son dos à mon grand soulagement. Je n’avais pas besoin de deux problèmes en un. À ses mots, le jouvenceau reprit son blabla que je considérais inutile. Ce n’était quand même pas trop demandé de rester seule?! Ce fut les paroles de la prénommée Elliot qui me mit la puce à l’oreille.

- T'es pas très doué....mais pas grave...

Pas très doué…                                                                                                                                        Jouait-il double carte à mon issu? Voulait-il gagner ma confiance afin de mieux me manipuler par la suite? À ce que j’avais pu entendre, cela ressemblait fort à cela...                                          Un sourire malicieux sur les lèvres, cela me donna une idée. Bien que je voulais avoir la paix, m’amuser à cette heure tardive ne serait pas de refus…
 
-Oh, eh bien enchanté dis-je d’un ton faux. Moi, c’est M..Mial! Je me retrouve ici car j’aime bien cet endroit… Ne trouvez-vous pas les falaises envoutantes? L’on pourrait presque croire, qu’elles sont meurtrières!... Vous ne trouvez pas?  

À ces mots, j’ajoutais un petit rire forcé.

Mon but dans cette histoire : Ne présager rien de bon…

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